MERE de, par et avec Wajdi Mouawad au Théâtre de la Colline à Paris

Vu hier soir au Théâtre de la Colline à Paris MERE, de, par et avec Wajdi Mouawad. Dans ce troisième volet de son cycle Domestique, l'auteur nous raconte sa vie d'adolescent exilé à Paris, entre une mère dont l'esprit et l'affection sont restés dans un Liban ravagé par la guerre, une sœur qui essaye de devenir une femme libre et Christine Ockrent, présentatrice-vedette du journal télévisé de cette époque, qui s'invite dans la pièce et sur scène pour apporter paradoxalement un peu de rationalité par le biais de l'onirisme.
La pièce est assez longue, il y a beaucoup de cris et de répétitions (certainement conformes à la réalité), mais il y a aussi des moments magiques (au sens propre et au sens figuré), notamment dans une scène centrale où le jeune Wajdi, devenu adulte et homme de théâtre, parle avec sa mère un dialogue qu'il a bien sûr écrit lui-même, mais qu'il aurait aimé avoir en vrai avec sa mère. Illustration, si besoin était, du pouvoir cathartique du théâtre.
Le texte est publié chez Actes-Sud. Les pièces de Mouawad sont aussi puissantes à la lecture qu'à la scène, parfois même davantage, car le lecteur a le temps de s'arrêter, de réfléchir, de relire et de comprendre finement les pensées de l'auteur, ce que le rythme de la représentation scénique ne permet évidemment pas.
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