HILDENSAGA de Ferdinand Schmalz au Theater Baden-Baden

Vu hier soir la dernière de HILDENSAGA de Ferdinand Schmalz au Theater Baden-Baden dans une mise en scène d'Isabel Osthues, avec Sophia Platz dans le rôle de Brünhild.

Le jeune et talentueux auteur autrichien revisite la légende des Nibelungen, dans une version résolument féministe. Le titre en allemand est un jeu de mots, qui déforme la Heldensaga (la saga des héros) en Hildensaga (la saga des deux Hilde, en l'occurrence Brünhild et Kriemhild.) Les deux femmes, que tout oppose dans la légende médiévale, décident de s'allier pour remettre en cause leur rôle de victimes traditionnelles et reprendre le pouvoir face au guerrier invulnérable (Siegfried), aux intrigues de la cour (le roi Gunther, ses frères Gernot et Giselher et le chancelier Hagen) et même au pouvoir patriarcal, tellement important en Allemagne, incarné par Wotan, le père des Dieux et père de Brünhild. Les deux femmes sont aidées dans leur prise de conscience par la Norne, figure de la mythologie nordique comparable à la Parque des Grecs, qui tisse le fil du destin et qui décide, pour une fois, d'intervenir pour réécrire l'histoire. La lutte est sanglante et brutale : tous les hommes meurent, Wotan est aveuglé et perd son pouvoir, Kriemhild meurt au combat, mais Brünhild survit, assume sa liberté et alerte sur les loups vengeurs tapis au fond de chacun de nous.

La pièce n'est pas encore traduite, ni publiée en français, mais c'est un auteur à suivre, indéniablement.

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