Vu hier soir, dans la salle de spectacle du Louvre Lens, une très jolie pièce minimaliste de Joël Pommerat intitulée AMOURS (2). Elle se compose de fragments de ses anciens textes, LA REUNIFICATION DES DEUX COREES, CERCLES/FICTIONS et CET ENFANT. Dans toutes les scènes, il est question, en filigrane ou de manière explicite, de l'amour dans toutes ses variations et tous ses excès. Il n'y a pas de décors, pas de lumières, pas de musique, pas de costumes, pas d'accessoires à part des chaises sont prises dans celles du public, presque pas de mise en scène, un nombre réduit de spectateurs, pas de séparation entre le lieu où l'on joue (on ne peut pas appeler cela la scène) et le lieu où sont assis les spectateurs (on ne peut pas appeler cela la salle.) Les acteurs s'asseyent d'ailleurs souvent au milieu des spectateurs et sont véritablement de plein pied avec eux.
La pièce, sous sa forme première - AMOURS (1) -, avait été créée en 2019 à la Maison Centrale d'Arles, en prison donc, avec certains des acteurs étant eux-mêmes des détenus à cette époque. Le spectacle de Lens a conservé les contraintes spartiates d'un spectacle monté en prison et en gardé aussi l'esprit, puisque les deux acteurs masculins ont été formés en prison et libérés depuis peu. C'est grâce à leur talent et à celui de leurs collègues comédiennes professionnelle, que nous avons pu découvrir la force de ce texte tout à tour violent, poétique et parfois aussi très drôle.